Nous sommes en 1964. La procédure de nomination des Supérieurs n’est pas trop précise… En voici la preuve! Dans la troisième semaine du mois d’août, nous recevons à la résidence, une lettre du Supérieur provincial indiquant les nominations des Frères pour l’année en cours. Tous consultent la liste afin d’apprendre les fonctions attribuées et les lieux de travail. Que cela fasse l’affaire ou pas, il faut accepter à moins de raisons très spéciales. Ainsi, je lis sur la lettre:
»À la Maison Jean-de-Brébeuf à Québec: 18 Frères,
Frère Léonidas Veilleux, supérieur à la Résidence
Frère Jean Langelier, assistant et ainsi de suite… »
Je regarde de nouveau, je me demande si je rêve, s’il y a une erreur, si on a voulu me jouer un tour, etc. Je n’ai jamais été consulté à ce sujet. Suis- je capable d’assumer cette fonction? Même si on me l’avait demandé, je ne suis pas certain que j’aurais accepté. Je connais trop… les responsabilités du Supérieur. C’est un peu comme le père dans une famille. Toutes les responsabilités reposent sur lui et dans tous les domaines, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la communauté. Le champ est vaste. Même si le Supérieur est assisté d’un confrère, il demeure le responsable et doit donner une réponse à toute situation… Quelle responsabilité! C’est un poste cumulant de nombreuses charges et de multiples services.
J’ai finalement accepté cette nomination. Heureusement, dix- huit adultes religieux responsables habitent dans la résidence et ont contribué à me faciliter la tâche. J’ai occupé le poste de supérieur durant une trentaine d’années, en plus de ma carrière dans l’enseignement. Grâce à Dieu, j’ai rendu service à mes Frères et à la communauté. Je suis heureux et fier du travail accompli!