Melocheville était une municipalité du Québec située entre Saint-Timothée (Salaberry-de-Valleyfield) et Beauharnois. Elle a fusionné en 2002 à Beauharnois; elle est depuis un secteur de cette municipalité.
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C’est à Joseph Meloche que l’on doit le nom de la municipalité de Melocheville (Québec). Ce petit village de la rive sud du fleuve St-Laurent est situé à 27 milles (45 km) en amont de Montréal. Au milieu du XIX e siècle, on y construisit l’une des écluses du canal de Beauharnois permettant ainsi aux bateaux de franchir le pas sage entre le lac St-François et le lac St-Louis tout en contournant les fameux rapides de Lachine.
Différentes dénominations identifièrent jadis cette région telles que Pointe-aux-Buissons, St-Clément-de-Beauharnois et le Pied-du-Canal, toutes plus difficiles les unes que les autres à prononcer pour des marins composés en majorité d’anglophones. Durant la construction du canal, un Écossais ouvrit une auberge à la Pointe-aux-Buissons et après quelque temps la vendit à Joseph Meloche. Celui-ci avait auparavant tenu un magasin dans une demeure appartenant à Alfred Prégent et dont l’étage était occupé par la famille de Jean Leblond. Ainsi, avant de devenir aubergiste, Joseph avait acquis de l’expérience comme marchand.
Pour plaisanter les marins anglophones commencèrent à appeler la région Melocheville, un nom qu’ils pouvaient enfin prononcer sans difficulté. Les habitants de l’endroit adoptèrent à leur tour la dénomination qui devint officielle en 1950 lorsque le village fut incorporé. L’auberge fonctionna sous l’enseigne de Manoir des Rapides et plus tard sous celui de Rapid View. Le bâtiment subsiste encore aujourd’hui au 255 de la rue Principale à Melocheville. Joseph posséda aussi 600 acres dans les paroisses de St- Timothée et St-Clément. Il fut, en outre, pendant trente ans le gardien du phare de la Pointe. Deux documents datant de 1869 signalent que notre homme assuma les fonctions de marguillier à la paroisse de St-Clément-de-Beauharnois et dirigea la 5e Compagnie de la Milice de Beauharnois à titre de
capitaine.
Après le décès de Joseph survenu en 1888, l’auberge fut gérée par ses deux fils, Joseph-Alfred et Joseph-Arthur. Elle cessa d’être la propriété de la famille Meloche lorsque leur sœur Apolline la vendit le 31 décembre 1914.