Suzanne Meloche, ou Suzanne Barbeau (Ottawa, 10 avril 1926 – Ottawa, 23 décembre 2009), est une poétesse et plasticienne québécoise, membre du mouvement automatiste québécois.
Suzanne Meloche, également connue sous le nom Suzanne Barbeau suite à son mariage avec le peintre Marcel Barbeau le 7 juin 1948, figure dans la marge du mouvement automatiste, bien qu’elle y ait participé pleinement. Selon l’historien de l’art François-Marc Gagnon, « La contribution la plus importante de Suzanne Meloche à l’automatisme québécois fut son recueil de poèmes Aurores fulminantes». Le fait que son apport soit peu connu s’explique notamment par le fait que cet ouvrage n’a été publié pour la première fois qu’en 1980, bien après la dissolution du groupe gravitant autour de Paul-Émile Borduas. Son absence parmi les signataires du Refus global, le manifeste emblématique du mouvement, contribue également à rendre compte de sa relégation au second plan dans l’histoire de l’art et de la littérature du Québec : « les femmes ne durent qu’au fait d’avoir signé le Refus global d’être reconnues comme automatistes et, conséquemment, de passer à l’histoire ».
Durant l’été 1952, Meloche rompt avec son mari : « Elle ne supportait plus ni sa jalousie, ni son amour exclusif, ni l’asservissement au devoir familial. (…) Elle avait soif de liberté et rêvait d’aventures et d’amours nouvelles». Les enfants du couple, Manon (née en 1949) et François (né en 1951)sont confiés à la famille de Barbeau alors que ce dernier quitte Montréal pour Rouyn-Noranda, où il est embauché à l’École des arts et métiers pour y enseigner le dessin. La trajectoire de Meloche, elle, est moins connue.
Durant les années 1957 et 1958, Meloche se rend en Europe, où elle habite Londres et Paris.
D’après les recherches de l’historienne de l’art Rose-Marie Arbour, Meloche « a complètement disparu de la scène artistique québécoise et canadienne depuis 1964, laissant quelques œuvres éparses chez des collectionneurs dont une seulement au Musée d’art contemporain de Montréal ».